Après 18 mois de pandémie COVID-19, la prévention du suicide doit devenir une priorité, selon l'OPS/OMS

personnes souriantes

Washington, DC, 9 septembre 2021 (OPS/OMS) - Dans le cadre de la Journée mondiale de prévention du suicide, qui a lieu le 10 septembre de chaque année, l'Organisation panaméricaine de la Santé (OPS) prévient que la pandémie de COVID-19 a exacerbé les facteurs de risque associés aux comportements suicidaires et appelle à prioriser sa prévention.  

Des études ont montré que la pandémie a amplifié les facteurs de risque associés au suicide, tels que la perte d'emploi ou les problèmes financiers, les traumatismes ou les abus, les troubles de santé mentale et les obstacles à l'accès aux soins de santé. Environ 50% des personnes ayant participé à une enquête du Forum économique mondial au Chili, au Brésil, au Pérou et au Canada, un an après le début de la pandémie, ont déclaré que leur santé mentale s'était détériorée.

 "Le suicide est un problème de santé publique urgent et sa prévention doit être une priorité nationale", a déclaré Renato Oliveira e Souza, chef de l'unité de santé mentale à l'OPS/OMS. "Nous avons besoin d'une action concrète venant de tous les éléments de la société pour mettre fin à ces décès, et que les gouvernements créent et investissent dans une stratégie nationale compréhensive pour améliorer la prévention et le traitement des suicides", a-t-il ajouté.

Le suicide reste l'une des principales causes de décès dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), représentant un décès sur 100. Chaque année, plus de personnes meurent du suicide que du VIH, du paludisme ou du cancer du sein, ou que de la guerre et des homicides. Le suicide est aussi la quatrième cause de décès dans le monde pour les jeunes de 15 à 29 ans, après les accidents de circulation, la tuberculose et la violence interpersonnelle.

Selon les Statistiques sanitaires mondiales 2019 de l'OPS/OMS, 97 339 personnes sont morts par suicide dans les Amériques en 2019 et il est estimé que les tentatives de suicide ont pu être 20 fois plus nombreuses. Les hommes représentaient environ 77% de tous les décès par suicide et, malgré les progrès réalisés dans le développement d'interventions fondées sur des données probantes dans la prévention du suicide, de nombreux pays continuent d'avoir des taux croissants.  

"La perte d'un être cher par suicide est un déchirement et peut être évitée", a déclaré M. Oliveira e Souza. Les récentes directives de l'OMS appelées LIVE LIFE visent à soutenir les efforts nationaux et à aider le monde à atteindre l'objectif de réduire d'un tiers le taux de suicide mondial d'ici 2030. 

Les principales mesures de prévention du suicide qui se sont révélées efficaces comprennent la limitation de l'accès aux moyens de suicide (tels que les pesticides et les armes à feu), l'identification, l'évaluation, la gestion et le suivi précoces des personnes affectées par des pensées et des comportements suicidaires, la promotion des compétences socio-émotionnelles des adolescents et l'éducation des médias à un reportage responsable sur le suicide.

La stigmatisation, les ressources limitées et le manque de sensibilisation restent des obstacles majeurs à la recherche d'aide, ce qui souligne la nécessité de campagnes de littératie en santé mentale et anti-stigmatisation.

"Créer l'espoir par l'action" est le thème de la Journée mondiale de prévention du suicide de cette année, organisée par l'Association internationale pour la prévention du suicide (IASP) et approuvée par l'OMS/OPS, avec pour objectif général de sensibiliser à la prévention du suicide dans le monde entier. 

Signes avant-coureurs du suicide

La plupart des suicides sont précédés de signes d'alerte verbaux ou comportementaux tels que parler de son désir de mourir, ressentir une grande culpabilité ou une grande honte, ou se sentir un fardeau pour les autres. D'autres signes sont le sentiment de vide, de désespoir, de piège ou de n'avoir aucune raison de vivre ; un sentiment de tristesse extrême, d'anxiété, d'agitation ou de colère ; ou une douleur insupportable, qu'elle soit émotionnelle ou physique.

Les changements de comportement, comme l'élaboration d'un plan ou la recherche de moyens de mourir, le fait de s'éloigner de ses amis, de faire ses adieux, de donner des objets importants ou de rédiger un testament, de faire des choses très risquées comme conduire à une vitesse extrême, de montrer des sautes d'humeur extrêmes, de manger ou de dormir trop ou pas assez, de consommer des drogues ou de l'alcool plus souvent, peuvent aussi être des signes avant-coureurs du suicide.

Il existe des interventions efficaces pour prévenir le suicide. Sur le plan personnel, la détection et le traitement précoces de la dépression et des troubles liés à la consommation d'alcool sont essentiels à la prévention du suicide, de même que le suivi des personnes ayant fait une tentative de suicide et le soutien psychosocial dans les communautés. Si une personne détecte des signes avant-coureurs de suicide chez elle ou chez quelqu'un qu'elle connaît, elle doit demander l'aide d'un professionnel de la santé le plus rapidement possible.

CONTACTS 

Tristan ROUSSET
roussettri@paho.org