Haïti, rapport annuel 2024

 

Rapport annuel 2024
Haïti

Organisation panaméricaine de la Santé

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L’OPS : UN AGENT CATALYSEUR POUR LA SANTÉ DANS LES AMÉRIQUES

120 años

120 ans d’histoire

L’OPS a été la première agence multilatérale de santé. Créée en 1902, elle avait pour objectif initial de riposter aux menaces que posaient les maladies associées au développement des échanges commerciaux entre les pays des Amériques.

Partenaire de choix

La place de l’OPS en tant qu’autorité technique respectée, ainsi que ses relations solides et de longue date avec les ministères de la Santé, en font un partenaire très apprécié dans la Région.

Intermédiaire honnête pour la santé

L’OPS s’efforce de dégager un consensus sur des questions communes aux pays de la Région, afin de donner la priorité à la santé dans un contexte politiquement hétérogène et épidémiologiquement complexe.

Excellence technique

Son expertise technique de classe mondiale et ses capacités d’agrégation et d’analyse des données font de l’OPS une autorité technique et une source d’information extrêmement respectée par les pays et les partenaires.

Focalisation sur les pays

Avec une présence dans les pays qui est la plus forte de toutes les régions de l’OMS, l’OPS s’engage dans une coopération technique axée sur les pays et adaptée à leurs besoins et leur contexte.

Mise en œuvre efficace

L’OPS dispose d’un palmarès impressionnant en matière d’élimination des maladies, de couverture des soins de santé et de riposte aux situations d’urgence, ce qui démontre sa capacité à mettre en œuvre sa coopération technique de manière efficace et efficiente.

OPS: Catalizador de Salud en las Américas 

120 años

120 ans d’histoire

L’OPS a été la première agence multilatérale de santé. Créée en 1902, elle avait pour objectif initial de riposter aux menaces que posaient les maladies associées au développement des échanges commerciaux entre les pays des Amériques.

Excellence technique

Son expertise technique de classe mondiale et ses capacités d’agrégation et d’analyse des données font de l’OPS une autorité technique et une source d’information extrêmement respectée par les pays et les partenaires.

Partenaire de choix

La place de l’OPS en tant qu’autorité technique respectée, ainsi que ses relations solides et de longue date avec les ministères de la Santé, en font un partenaire très apprécié dans la Région.

Focalisation sur les pays

Avec une présence dans les pays qui est la plus forte de toutes les régions de l’OMS, l’OPS s’engage dans une coopération technique axée sur les pays et adaptée à leurs besoins et leur contexte.

Intermédiaire honnête pour la santé

L’OPS s’efforce de dégager un consensus sur des questions communes aux pays de la Région, afin de donner la priorité à la santé dans un contexte politiquement hétérogène et épidémiologiquement complexe.

Mise en œuvre efficace

L’OPS dispose d’un palmarès impressionnant en matière d’élimination des maladies, de couverture des soins de santé et de riposte aux situations d’urgence, ce qui démontre sa capacité à mettre en œuvre sa coopération technique de manière efficace et efficiente.

Oscar M. Barreneche

Message du Représentant de l’OPS/OMS en Haïti

L’année 2024 a vu la situation humanitaire et sécuritaire se détériorer en Haïti, ce qui a eu des effets notables sur un système de santé déjà fragilisé par des années de crises successives.

L’intensification des violences armées a coûté la vie à près de 7000 personnes, déplacé plus d’un million d’autres et entraîné la fermeture de près de 40 % des institutions sanitaires dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince (ZMPAP). Haïti a aussi connu plusieurs épidémies (diphtérie, charbon, choléra).

Nos équipes, en soutien au Ministère de la Santé Publique et de la Population, ont répondu à l’urgence humanitaire dans les sites de déplacés : surveillance épidémiologique, interventions d’hygiène et d’assainissement, déploiement de cliniques mobiles pour rétablir l’accès aux soins. Notre soutien s’est aussi concentré sur l’Hôpital Universitaire La Paix, pilier de la réponse, et seule structure publique de la ZMPAP capable de gérer les afflux massifs de blessés.

Nous avons fait avancer nos programmes (renforcement des capacités, prévention et lutte contre les maladies, transmissibles ou non, amélioration de la santé maternelle et infantile, approvisionnement en intrants médicaux).

Nous poursuivons notre riposte humanitaire et notre appui technique au gouvernement haïtien, tout en maintenant notre engagement à bâtir un système de santé plus fort, plus accessible et plus résilient.

Oscar M. Barreneche
Représentant de l’OPS/OMS en Haïti

Faits marquants de 2024

MARS
 
HOSPITALIER PUBLIC
JUIN
 
L’ÉPIDÉMIE
DE CHARBON
SEPT.
 
TRANSFUSION
OCT.
 
FUTURS MÉDECINS
DÉC.
 
DÉPLACEMENTS
DÉC.
 
CHOLÉRA

SOUTIEN AU SYSTÈME HOSPITALIER PUBLIC

Appui à l’Hôpital Universitaire La Paix après la fermeture de l’Hôpital Général de Port-au-Prince.

RÉPONSE RAPIDE À L’ÉPIDÉMIE DE CHARBON

Intervention multisectorielle à Petit-Goâve pour endiguer la résurgence de la maladie.

MAINTIEN DES SERVICES DE TRANSFUSION

Appui à trois centres de transfusion sanguine touchés par l’insécurité.

RENFORCEMENT DE LA FORMATION DES FUTURS MÉDECINS

Mise en ligne d’un cours préparatoire pour les résidents sur le Campus virtuel de l’OPS.

CRISE DES DÉPLACEMENTS DE POPULATIONS, LE SEUIL D’UN MILLION FRANCHI

Appui à la surveillance épidémiologique et à l’hygiène dans les sites de déplacés internes.

VACCINATION D’URGENCE CONTRE LE CHOLÉRA

Campagne menée dans l’Artibonite en réponse aux nouvelles flambées épidémiques.

Réalisations

  • Lutte contre les flambées épidémiques de diphtérie. L’OPS/OMS a soutenu le MSPP dans une vaste campagne de vaccination contre la diphtérie, visant 294 152 enfants âgés de 12 à 59 mois. Cette opération a aussi renforcé la vaccination de routine : 18 706 enfants encore jamais vaccinés ont reçu leur première dose de vaccin pentavalent.
  • Appui à l’Hôpital Universitaire La Paix. Seule structure publique de la ZMPAP capable de gérer les afflux massifs de blessés et de fournir des services d’urgence critiques, l’HUP a vu le nombre de ses patients augmenter de 43 % par rapport à 2023. L’appui de l’OPS/OMS a permis la prise en charge gratuite de 20 642 patients, dont 487 déplacés internes et 1554 femmes, qui ont bénéficié de césariennes gratuitement ou à coût réduit.
  • Lutte contre le choléra. L’OPS/OMS a soutenu le renforcement des équipes locales d’intervention. Près de 1500 investigations ont été menées et plus de 100 tonnes de médicaments et d’intrants essentiels au traitement du choléra ont été distribuées. Grâce au soutien direct de l’OPS/OMS, 8474 personnes ont été prises en charge dans les centres de traitement du choléra et 122 604 autres ont été vaccinées en vue de contenir la propagation de la maladie.
  • Formation du personnel de santé en vaccination. L’OPS/OMS a appuyé la révision du manuel national sur les normes de vaccination, ainsi que la formation de 395 personnels infirmiers et auxiliaires chargés de la vaccination, laquelle a permis de renforcer leurs connaissances et compétences sur les normes et procédures actualisées, en vue d’améliorer les services de vaccination.
  • Lutte contre les maladies transmissibles prioritaires. L’OPS/OMS a renforcé les compétences de 658 professionnels dans la lutte contre le paludisme, la tuberculose et le VIH. Face à une hausse des cas de paludisme, 20 000 tests ont été distribués et 68 brigadiers, formés. Des outils diagnostiques de la tuberculose ont été développés et 27 agents ont été formés à la surveillance TB/diabète. Cinquante-trois prestataires ont été formés à la prophylaxie préexposition et la prévention de la transmission mère-enfant dans 30 établissements.

Grâce au soutien de l’OPS/OMS, 20 642 patients ont bénéficié de soins d’urgence gratuits en 2024.

  • Riposte à l’épidémie de charbon. Pour soutenir les autorités sanitaires locales face à l’épidémie de charbon, l’OPS/OMS a fait appel à 24 experts, pour vacciner 7351 animaux et sensibiliser 3200 personnes. Au total, 309 acteurs communautaires ont été mobilisés. Grâce à cette approche intégrée, aucune nouvelle infection n’a été signalée en six mois.
  • Lutte contre la mortalité maternelle. Trente personnels médecins, infirmiers-accoucheurs et infirmiers ont été formés dans 20 établissements de santé du département du Sud-Est, renforçant ainsi les capacités en planification familiale, et notamment la pose de dispositifs intra-utérins et implants contraceptifs réversibles à action prolongée. Plus de 200 femmes ont ainsi bénéficié gratuitement d’une méthode contraceptive.
  • Lutte contre le cancer du col utérin. Vingt-cinq professionnels de santé ont été formés au dépistage et traitement des lésions précancéreuses et aux équipements de thermocoagulation à disposition dans les 10 départements du pays ; 694 femmes ont été dépistées et 74 ont reçu un traitement par thermocoagulation. Parallèlement, des actions de plaidoyer ont été entreprises pour encourager les autorités sanitaires à introduire la vaccination contre le papillomavirus humain.
  • Renforcement des services de transfusion et de pharmacovigilance. Pour garantir la disponibilité des tests de dépistage lors de la crise, des intrants critiques ont été livrés et des systèmes d’alimentation solaire, installés pour sécuriser la transfusion sanguine. En parallèle, un atelier sur la pharmacovigilance et l’usage rationnel des médicaments a permis de former plus de 40 professionnels.
  • Formation au service social en santé. Un programme de formation préparatoire au service social a été lancé en collaboration avec le MSPP et hébergé sur le Campus virtuel de l’OPS/OMS. Ce cours de 100 heures vise à former plus de 1600 jeunes professionnels de santé chaque année. Il aborde les priorités sanitaires nationales, l’organisation du système de santé, les fondamentaux de santé publique, la surveillance épidémiologique et la recherche opérationnelle.
  • Approvisionnement en intrants médicaux à l’échelle nationale. La centrale d’achat PROMESS, qui approvisionne notamment les neuf dépôts périphériques du MSPP, a géré 99 tonnes d’intrants pharmaceutiques. Les donations et réquisitions traitées par l’OPS et ses partenaires ont représenté quant à elles une valeur totale de plus de 10 millions de dollars en médicaments et matériel médical essentiels.

Histoires du terrain

marie yliane brutus

Soigner les populations déplacées en Haïti

À 67 ans, Marie Yliane vit aujourd’hui dans une école publique transformée en abri pour déplacés internes. Le site de Colbert Lochard, à Port-au-Prince, accueille près de 2500 personnes ayant fui les violences. Originaire de Carrefour-Feuille, Marie a dû quitter son quartier face à l’avancée de groupes armés.

« Je n’avais jamais eu de tension artérielle avant cette crise, confie-t-elle. Mais maintenant, les bruits de tirs résonnent sans cesse dans ma tête. On est toujours obligés de fuir, sans savoir où aller. Ça vous use. »

De nombreux hôpitaux ayant fermé leurs portes, l’accès aux soins est devenu un défi majeur pour les personnes déplacées internes. En appui aux autorités sanitaires locales, l’OPS/OMS a soutenu la mise en place de cliniques mobiles afin d’apporter des soins essentiels aux endroits mêmes où vivent les populations les plus vulnérables.

Dotées de personnels médecins, infirmiers, infirmiers-accoucheurs et psychologues, et d’agents de santé communautaires, ces cliniques mobiles permettent aux populations déplacées d’accéder à des soins essentiels et à un accompagnement psychosocial.

En 2024, un total de 40 cliniques mobiles ont été mises en place avec le soutien de l’OPS/OMS, permettant de réaliser quelque 8500 consultations médicales.

« La clinique mobile m’a beaucoup aidée aujourd’hui, raconte-t-elle. Je ne me sentais pas bien. Les médecins ont découvert que mes symptômes – insomnie, maux de tête, fatigue – étaient liés à une hypertension. J’ai obtenu des médicaments, et j’ai remercié Dieu pour ces soins en pleine crise. »

L’Hôpital Universitaire La Paix, pilier de la riposte médicale d’urgence

À 34 ans, John fait partie des nombreuses victimes collatérales de la crise sécuritaire à Port-au-Prince. Blessé par balle alors qu’il tentait de fuir son quartier, il a été pris en charge à l’Hôpital Universitaire La Paix (HUP).

« Des bandits ont envahi mon quartier. On m’a tiré dans le pied alors que j’essayais de m’enfuir, explique John, qui a tout perdu. J’avais un magasin et une moto avant la crise. J’ai tout perdu lorsque j’ai été blessé », ajoute-t-il.

Alors que près de 40 % des structures de santé avec lits sont fermées, dont l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti, l’HUP est en première ligne des efforts. L’OPS/OMS lui fournit médicaments, matériel médical et carburant, contribuant ainsi à la gratuité des soins et à la continuité des services, notamment aux urgences où 20 642 patients ont été pris en charge.

Inaugurée en décembre 2022, la nouvelle salle d’urgence ambulatoire – fruit de l’initiative « SMART Hospital » de l’OPS/OMS – joue un rôle central dans la riposte. « Elle nous permet de trier et de stabiliser efficacement les patients », souligne le Dr Fontilus.

« L’HUP doit continuer de servir aussi bien les femmes enceintes que les enfants mal nourris. Notre capacité à protéger la santé de toutes et tous est mise à l’épreuve chaque jour », conclut-il.

john

Partenaires

  • Institutionnels. Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR), Ministère de l’Économie et des Finances (MEF), Ministère de l’Environnement (MdE)
  • Financiers. Protection Civile et Aide humanitaire européennes (ECHO), Union européenne, Gouvernement du Canada, Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), Centers for Disease Control (CDC), Assistance humanitaire allemande, Banque interaméricaine de développement (BID), Banque mondiale, Gavi, Fonds central pour les interventions d'urgence (CERF), Peace Building Fund (PBF), Fonds mondial, Bill and Melinda Gates Foundation (BMGF), Islamic Medical Association of North America (IMANA), Fleming Fund
  • Système des Nations Unies. Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), Organisation internationale pour les migrations (OIM), Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Entité des Nations Unies pour pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
  • Organisations non gouvernementales. Médecins Sans Frontières (MSF), Clinton Health Initiative (CHAI), World Vision, Douleur Sans Frontières (DSF), John Snow Inc., Fondation TOYA, Téléphone Bleu
parners

Organización Panamericana de la Salud

 

Penser au niveau régional,
agir au niveau local

Rapports annuels de pays de l’Organisation
panaméricaine de la Santé 2024

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